prdchroniques.blog.lemonde.fr rapport :   Visitez le site


  • Titre:chroniques judiciaires | par pascale robert-diard

    La description :par pascale robert-diard...

    Classement Alexa Global: # 502,Alexa Classement dans France est # 16

    Server:Apache...

    L'adresse IP principale: 72.21.91.8,Votre serveur United States,Santa Monica ISP:EdgeCast Networks Inc.  TLD:fr Code postal:us

    Ce rapport est mis à jour en 12-Jun-2018

Created Date:2005-08-02
Changed Date:2019-02-07
Expires Date:2020-02-11

Données techniques du prdchroniques.blog.lemonde.fr


Geo IP vous fournit comme la latitude, la longitude et l'ISP (Internet Service Provider) etc. informations. Notre service GeoIP a trouvé l'hôte prdchroniques.blog.lemonde.fr.Actuellement, hébergé dans United States et son fournisseur de services est EdgeCast Networks Inc. .

Latitude: 34.009155273438
Longitude: -118.46920013428
Pays: United States (us)
Ville: Santa Monica
Région: California
ISP: EdgeCast Networks Inc.

the related websites

domaine Titre
prdchroniques.blog.lemonde.fr chroniques judiciaires | par pascale robert-diard
lemoigne-robert.notaires.fr scp lemoigne-robert pascale & robert guillaume
robert-thebault.fr.urlabc.fr robert-thebault.fr produits en béton manufacturés - robert thébault sa
pascaleandrews.jimdo.com pascale andrews... musique de danse, musique russe, tango... - pascale andrews accordéoniste
pascaleperrier.jimdo.com pascale perrier - pascale perrier, auteur jeunesse
love-robertpattinson.over-blog.com robert pattinson - lugar donde las fans pueden hablar de robert pattinson libremente pero solo cosaa
lmathieu.wordpress.com Les chroniques de Loulou | Chroniques diverses sur des sujets d'actualités, cinéma, historiques ou a
abcpolar.over-blog.com les chroniques polars et bédé de claude le nocher - abc polar - 1850 chroniques - faites défi
bouftou.over-blog.com les chroniques de bouftou : warhammer battle, 40k, magic, yu-gi-oh!, pokemon et cie - chroniques, ac
activation.lerobert.com activation de vos ressources numériques le robert - © le robert
theprettylittleliars.over-blog.com les chroniques d' a - présentation via mes chroniques, de mes tests, lectures et voyages.contact: th
chroniqueslivresques.eklablog.com chroniques/accueil - chroniques livresques
briecomterobert.coteparticuliers.com côté particuliers brie comte robert - agence immobilière à frais réduits à brie comte robert
linedancepop.jimdo.com école de danse pascale dufour - école de danse line dance pop pascale dufour
navez-robert.skyrock.com navez-robert's blog - navez robert avec navez jason - skyrock.com

Analyse d'en-tête HTTP


Les informations d'en-tête HTTP font partie du protocole HTTP que le navigateur d'un utilisateur envoie à appelé Apache contenant les détails de ce que le navigateur veut et acceptera de nouveau du serveur Web.

Content-Length:104510
Via:1.1 varnish
X-TTL:8640000.000
X-Cache:HIT
X-User-Agent:Windows NT 6.0
Age:5131349
X-CDN:Served By EdgeCast
Vary:X-User-Agent
X-Cacheable:YES
Server:Apache
X-Varnish:1956754004 1843516930
Link:; rel="https://api.w.org/"
Cache-Control:no-store
Date:Mon, 11 Jun 2018 20:25:06 GMT
X-Server:bass
Content-Type:text/html; charset=UTF-8

DNS

cname:blog.lemonde.fr.
ipv4:IP:72.21.91.239
ASN:15133
OWNER:EDGECAST - MCI Communications Services, Inc. d/b/a Verizon Business, US
Country:US

HtmlToText

← articles plus anciens 18 mai 2017 , par pascale robert-diard francis heaulme reconnu coupable du double meurtre de montigny-lès-metz c’est la troisième fois que francis heaulme écoute un verdict qui le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité. pas un trait de son visage ne bouge. il est près de vingt-trois heures mercredi 17 mai, et la cour d’assises de la moselle à metz vient de le déclarer coupable des meurtres de deux enfants de 8 ans, cyril beining et alexandre bekrich, le 28 septembre 1986. quelques heures plus tôt, alors que le président gabriel steffanus lui avait demandé s’il avait quelque chose à ajouter pour sa défense avant que la cour n’entre en délibéré, francis heaulme avait répété : « montigny, c’est pas moi. » montigny, c’est vous, lui ont répondu la cour et les jurés, qui ont donc été convaincus que le déchaînement de violence qui s’est abattu sur deux gamins venus jouer dans leur « endroit secret » ce dimanche après-midi de septembre, au pied des voies ferrées qui longent la rue venizelos, portait la signature du « routard du crime », déjà condamné pour neuf meurtres commis au hasard de ses pérégrinations en france entre 1984 et 1992. ce verdict ne signe pas seulement la condamnation de francis heaulme. il prononce symboliquement le deuxième et véritable acquittement de patrick dils. son nom, qui a hanté ce procès de bout en bout, a encore occupé mercredi matin une bonne part de la plaidoirie de m e liliane glock. une dernière fois, l’avocate de francis heaulme, a rappelé devant les jurés les aveux de patrick dils, alors âgé de 17 ans, en garde à vue en 1987, le plan des lieux qu’il a dessiné, tous ces éléments qui avaient convaincu deux cours d’assises de le déclarer coupable du double meurtre de montigny-lès-metz avant de bénéficier d’un acquittement, en 2002, devant la cour d’assises du rhône à lyon. de l’autre côté de la barre, celle des parties civiles, un autre avocat, m e dominique rondu, qui intervenait au nom de la grand-mère d’alexandre bekrich, avait lui aussi replacé le nom de patrick dils au cœur des débats . affirmant que le procès ne lui avait apporté que « des hypothèses » et des « probabilités » sur la culpabilité de francis heaulme, il avait déclaré que sa cliente, ginette bekrich, ne voulait pas d’un « coupable de substitution. » « si le doute devait l’emporter, elle saluerait votre courage » , avait-il ajouté, comme un encouragement à l’adresse des jurés. les jours précédents, il y avait eu encore cet ancien policier, bernard varlet , racontant à la barre les conditions dans lesquelles il avait recueilli les aveux du jeune homme et affirmant soudain, sans susciter la moindre réaction du président et des représentants de l’accusation, la culpabilité de patrick dils. et l’on se souvient, bien sûr, de la détresse de patrick dils lui-même, entendu dans les premiers jours de ce procès , lorsqu’il avait vu sous le feu des questions de certains avocats de parties civiles et de ceux de la défense, sa déposition se transformer en interrogatoire d’accusé. a tous ceux-là, la cour et les jurés de moselle ont dit « stop » . patrick dils n’est plus, ce mercredi 17 mai, l’accusé acquitté au bénéfice du doute que décrivait la présidente de la cour d’assises du rhône, yvette vilvert, dans un entretien accordé au figaro après son procès – et dont m e glock a lu des extraits aux jurés dans sa plaidoirie – il est innocent, puisque le coupable est francis heaulme. par ce verdict, ils disent aussi à une mère, chantal beining, dont le chagrin de trente ans et la force les ont bouleversés, qu’elle a eu raison de se battre pendant tant d’années pour voir francis heaulme répondre du double meurtre de montigny-lès-metz. contre l’avis de ses proches qui s’éloignaient d’elle, les réticences de la famille bekrich, et surtout la mauvaise volonté de l’institution judiciaire qui s’agaçait de son acharnement, elle avait décidé, seule, de faire appel du non-lieu rendu en faveur de francis heaulme en 2007 par le juge d’instruction thierry montfort. dans son réquisitoire, le procureur général jean-marie beney, a d’ailleurs présenté ses excuses à chantal beining, en soulignant qu’elle n’avait « pas été reçue et soutenue comme elle aurait dû l’être par les représentants de l’institution judiciaire qui n’ont pas été à la hauteur, par défaut de rigueur de et d’engagement. » face à tant d’errements judiciaires, face à un dossier pollué dès son origine par les défaillances d’une enquête – des aveux recueillis auprès de trois suspects différents, une scène de crime qui n’a pas été « gelée » , un médecin légiste inexpérimenté qui n’a pas pu, faute de thermomètre, dater précisément l’heure de la mort des enfants, des pièces à conviction essentielles, tels les vêtements des deux victimes, qui n’ont pas été conservées – auquel il faut ajouter la destruction ou à la disparition des scellés, la tentation a dû exister, chez les jurés, de jeter l’éponge. ils en avaient la liberté puisque, quel que soit le sens de leur verdict – condamnation ou acquittement – francis heaulme, détenu depuis vingt-cinq ans et déjà sous le coup d’une double peine de réclusion criminelle à perpétuité, est condamné à passer le reste de ses jours en prison. ils ont choisi de suivre la conviction qu’avait exprimée devant eux à la fois l’ancien maréchal des logis jean-françois abgrall , auquel on doit la résolution des autres crimes reprochés à francis heaulme, et celle des deux gendarmes, francis hans et laurent iltis qui ont été chargés de reprendre toute l’enquête après l’annulation de la condamnation de patrick dils. pendant sept heures de déposition pour l’un, quatre pour l’autre, ils avaient présenté l’ensemble des charges réunies contre francis heaulme : la certitude de sa présence sur les lieux, puisqu’il a lui-même admis avoir « reçu des pierres » lancées par des enfants, être monté sur le talus et avoir vu les corps des enfants morts ; le témoignage des deux pêcheurs qui datent précisément de la soirée du dimanche 28 septembre, leur souvenir d’avoir recueilli francis heaulme à bord de leur voiture, à quatre kilomètres de là, avec « des traces de sang sur le visage » ; et surtout la scène de crime elle-même qui, selon eux, porte « indéniablement la marque comportementale de francis heaulme. » « quelle est la probabilité pour que des gamins croisent ce jour-là la route d’un second tueur ? », s’était interrogé francis hans. il n’y en a pas, ont dit la cour et les jurés. publié dans actualité | 61 commentaires 17 mai 2017 , par pascale robert-diard procès heaulme : quelques ingrédients pour l’alchimie d’un délibéré « accusé, levez-vous. avez-vous quelque-chose à ajouter pour votre défense ? – oui, monsieur le président. montigny, ce n’est pas moi. » il est 16 h 05, mercredi 17 mai, et après trois semaines et demie de débats, la cour et les jurés des assises de la moselle sont entrés en délibéré avec ces derniers mots de francis heaulme. quelques heures plus tôt, le procureur général jean-marie beney avait requis contre lui la réclusion criminelle à perpétuité pour le double meurtre de montigny-les-metz. de cette alchimie du délibéré, on ne devine qu’un ingrédient, la conviction du président gabriel steffanus en faveur de la culpabilité de l’accusé, telle qu’il l’a manifestée au fil des débats. mais dans cette salle d’audience à la géographie singulière, qui place les jurés non pas autour de la cour, mais séparés d’elle, sur des bancs situés en face du box, c’est plus que jamais vers ces six citoyens – quatre hommes et deux femmes – que se tournent les regards. dispensés d’une part de responsabilité avant eux, trois jurys ont jugé un autre homme, patrick dils, pour le meurtre de ces deux enfants retrouvés le crâne fracassé près des voies ferrées de montigny-les-metz le 28 septembre 1986. deux l’ont condamné, un troisième l’a acquitté. et les voilà, trente ans après ce drame, face à la lourde charge de mettre un nouveau nom de coupable sur ce drame ou de renoncer, faute de certitudes, à le désigner. il y va paradoxalement moins du sort d’un homme que de celui de la justice. le constat est brutal mais il serait hypocrite de le nier. dans l’alchimie du délibéré, le fait que francis heaulme – déjà condamné pour neuf meurtres, dont deux fois à la réclusion criminelle à perpétuité – est en prison depuis vingt-cinq ans et y retournera jusqu’à la fin de ses jours, quel que soit le verdict de la cour d’assises, ne peut pas ne pas compter. les jurés sont en quelque sorte dispensés d’une part de leur responsabilité puisqu’ils n’ont pas à choisir entre la prison et la liberté. libres, ils le sont aussi à l’égard des familles des victimes qui ont montré combien elles étaient divisées sur l’opportunité de ce nouveau procès avec un nouvel accusé. aucun des proches des enfants n’a explicitement exprimé sa conviction de la culpabilité de francis heaulme, comme l’a rappelé dans sa plaidoirie en défense, m e alexandre bouthier. certains d’entre eux refusent de substituer un autre coupable à celui que la justice leur a longtemps désigné, et nul ne saurait leur contester ce droit. d’autres pensent que francis heaulme n’aurait pas dû être seul dans le box. cet autre ingrédient volatile, dangereux, que peut-être dans l’alchimie d’un délibéré l’attente et le chagrin des victimes, peut lui aussi être sinon écarté, du moins réduit. le sort de la justice c’est donc davantage le sort de la justice qui est entre les mains des jurés. après tant d’errements – une condamnation de patrick dils, une révision pénale, deux autres procès, son acquittement, un non-lieu rendu en faveur de francis heaulme en 2007, un appel de ce non-lieu, son renvoi devant une première cour d’assises en 2014, une suspension de ce procès, une nouvelle enquête concernant un autre suspect, henri leclaire, se concluant sur un non-lieu, des recours en cassation – ce procès de francis heaulme est-il le symbole d’un acharnement de trop ou d’une légitime obstination à apporter une réponse au meurtre de deux enfants ? les trois avocats de francis heaulme, m es liliane glock, alexandre bouthier et stéphane giuranna, ont évidemment tenté de convaincre les jurés de la première alternative. « la justice est une vieille dame qui n’aime pas qu’on lui dise qu’elle s’est trompée, a-t-il observé. elle a surtout horreur du vide. dans cette affaire, elle n’a accordé ce droit qu’à la condition que francis heaulme soit désigné coupable. mais avec des “ probabilités ” et des “ quasi-certitudes ” , on arrive à un quasi-désastre ! », a mis en garde m e bouthier. sa consœur, m e liliane glock avait quelques minutes auparavant revendiqué le parrainage de… la présidente de la cour d’assises du rhône à lyon, qui a acquitté patrick dils en 2002. dans un entretien accordé après l’affaire au figaro, yvette vilvert se disait « hantée » par les aveux de patrick dils mais elle observait : « j’avais la conviction qu’on ne pouvait pas faire autrement que de l’acquitter. pour condamner quelqu’un, il faut avoir des certitudes. là, c’était l’inverse : au fil des deux semaines et demie de procès, les interrogations l’emportaient sur les certitudes. » « elle dit des choses essentielles que je vous demande de suivre », a lancé m e glock aux jurés. la deuxième alternative, celle d’une obstination légitime, a été défendue par le ministère public et surtout démontrée à l’audience par les enquêteurs, francis hans et laurent iltis, qui ont fait forte impression lors de leur déposition , à laquelle il faut ajouter celle de l’ancien gendarme jean-françois abgrall , déchiffreur des rébus de francis heaulme auquel on doit la résolution des autres crimes qui lui sont reprochés. réponse dans la soirée. publié dans actualité | 21 commentaires 17 mai 2017 , par pascale robert-diard au procès heaulme, les fractures du front du chagrin vu de l’extérieur, ils sont le front du chagrin. beckrich, beining, la mort de deux enfants a associé les noms de ces familles qui se connaissaient à peine et qu’une même tragédie a unies. vu de près, comme toujours, c’est plus compliqué. les bancs de la cour d’assises l’ont d’abord dit en silence. face à la cour, à gauche, la famille d’alexandre beckrich – une mère, un père, une petite sœur et une grand-mère, absente mais représentée. de l’autre côté de l’allée, une femme seule, chantal beining, la mère de cyril. un banc derrière, son père. entre les deux rives, peu d’échanges. entre les deux bancs, pas un signe. c’est aussi cela, trente ans de procédures, d’errements, d’interrogations et de convictions successives dans le double meurtre de montigny-lès-metz (moselle). le chagrin ne rassemble pas, il divise, ronge et sépare. jeudi 16 mai, leurs avocats ont porté ces voix singulières, leurs nuances, leurs divergences, leurs contradictions. la voix d’une grand-mère, ginette bekrich, dont me dominique rondu a rappelé – comme il l’avait fait tout au long des débats, qu’elle ne croit pas à la culpabilité de celui qui est aujourd’hui accusé. agée de 91 ans, la grand-mère d’alexandre n’a pas pu, pas voulu, assister à ce nouveau procès. sa conviction est acquise, elle s’est cristallisée il y a vingt-huit ans, lorsque patrick dils a été déclaré coupable du double meurtre. la révision de sa condamnation, puis son acquittement n’y ont rien changé, les accusations portées contre francis heaulme non plus. ginette beckrich ne veut pas d’un « coupable de substitution », a martelé m e rondu à l’adresse des jurés. entre la justice qui a innocenté définitivement patrick dils et la vieille dame qu’il représente, m e rondu a choisi la seconde. « la possibilité d’une erreur » plus inconfortable était la place de m e thierry moser, qui défend avec m e dominique vautrin, les parents d’alexandre. jusqu’où va la liberté d’un avocat de partie civile ? m e moser a répondu. entre les convictions qu’il a acquises au fil des débats et celle de ses clients, il a choisi de défendre les premières. « je suis tourmenté par un cas de conscience, a t-il lancé à la cour et aux jurés en ouvrant sa plaidoirie. j’ai choisi de déplaire car j’ai l’amour de ce que je crois être la vérité. a titre personnel, j’ai la conviction totale de la culpabilité de francis heaulme. » a la plaidoirie de son confrère dominique rondu en faveur de l’accusé a donc succédé un réquisitoire méthodique, reprenant une à une les charges qui pèsent contre francis heaulme. la mère d’alexandre ne l’a pas écouté, elle est sortie de la salle dès qu’il a commencé à plaider. rive droite de la salle est une autre fracture, intime, douloureuse. la mort de cyril a séparé le couple beining, éloigné les deux autres enfants d’une mère dont le combat pour son fils est devenu la seule raison de vivre . jean-claude beining, le père, s’est réfugié dans le travail et le silence après la révision de la condamnation de patrick dils. il n’a assisté ni au procès de reims en 2001, qui l’a condamné, ni à celui de lyon, qui l’a acquitté en 2002. son avocat, m e patrice buisson, a dû insister pour qu’il soit présent à metz. « j’étais convaincu de la culpabilité de patrick dils. j’ai complètement changé en lisant les pièces du dossier d’accusation contre francis heaulme. mais il n’avouera jamais. il l’a fait, mais il ne peut pas l’avouer » , dit l’avocat. quel que soit le verdict de la cour et des jurés, prévient m e buisson, « la suite se fera sans nous. » le père derrière, la mère devant. si francis heaulme est assis dans le box aujourd’hui, c’est en partie à chantal beining qu’il le doit. « elle a peut-être eu une force que les autres n’ont pas, elle a accepté la possibilité d’une erreur judiciaire », dit son avocate, m e dominique boh-petit. de toutes les parties civiles, chantal beining est en effet la seule à avoir fait appel du non-lieu prononcé en faveur de francis heaulme en 2007. m e boh-petit, qui l’a accompagnée à chaque étape de son combat judiciaire, raconte l’attente qui dévore, les larmes et la colère, les proches qui s’enfuient, la famille beckrich qui se désolidarise, la justice qui s’agace et méprise, le corps qui fatigue et se venge – chantal beining est soignée pour un cancer –, le médecin qui s’inquiète et voudrait qu’elle arrête. mais elle dit aussi la femme qui, depuis le début du procès, se tient là, « éclatante et la tête haute, et nous fait rire et se fait belle et va chez le coiffeur. c’est incroyable ce que vous faites, madame beining ! » m e boh-petit fait plus et mieux que défendre ou porter une voix, elle dépose devant la cour et les jurés l’honneur d’une guerrière. réquisitoire et plaidoiries mercredi 17 mai. publié dans actualité | 6 commentaires 16 mai 2017 , par pascale robert-diard au procès heaulme, une partie civile refuse un « coupable de substitution » la première et sans doute la plus forte plaidoirie en défense de francis heaulme a été prononcée mardi 16 mai. elle ne vient pas de ses avocats mais de celui de la grand-mère paternelle d’alexandre beckrich, l’un des deux enfants assassinés le 28 septembre 1986. m e dominique rondu a porté la voix de cette femme, aujourd’hui âgée de 91 ans, qui n’a pas pu, pas voulu, assister à cet énième procès sur le double meurtre de montigny-lès-metz (moselle). sa conviction est acquise, elle s’est cristallisée il y a vingt-huit ans, lorsque patrick dils a été déclaré coupable du double meurtre. la révision de sa condamnation, puis son acquittement n’y ont rien changé, trois semaines de débats avec un autre accusé non plus. « nous attendions des certitudes absolues, nous sommes dans le procès des hypothèses et des probabilités », a observé m e rondu. « alors , a-t-il ajouté, disons le tout de suite, nous avons un sentiment mitigé sur la culpabilité de francis heaulme. mais avoir une opinion, ce n’est pas rendre un jugement. » « vous avez un devoir » c’est aux jurés, et à eux seuls, que l’avocat parle désormais : « c’est toute la différence entre votre vie d’avant et celle d’aujourd’hui, où vous êtes assis ici, sur ces bancs. vous avez atteint une autre dimension. les familles des victimes ont un droit, vous, vous avez un devoir. votre devoir, c’est de leur dire que vous êtes absolument certains de la culpabilité de celui qui est dans le box. » au nom de la grand-mère qu’il représente, l’avocat s’adresse à ces six hommes et femmes, à leur bonne conscience, à la compassion qu’ils éprouvent forcément à l’égard de l’inconsolable chagrin des familles des enfants et à la crainte qui est la leur de l’accroître encore par leur décision. et il les libère. « si, au terme de votre réflexion, cela devient pour vous une mission impossible, eh bien sachez qu’elle ne vous en tiendra pas rigueur. si le doute devait l’emporter, elle saluerait votre courage. » ginette beckrich, leur dit-il encore, ne veut pas que « sous le prétexte que francis heaulme est un routard du crime et qu’il mourra de toute façon en prison, vous vous disiez qu’une condamnation de plus ou de moins ne changera rien. elle ne veut pas d’un coupable de substitution. » publié dans actualité | 28 commentaires 12 mai 2017 , par pascale robert-diard au procès heaulme, un chagrin de trente ans aux assises de la moselle, vendredi 12 mai, un chagrin de trente ans fait face à la cour, aux jurés et à l’accusé. il sort à gros bouillons, il reflue, revient, se retire, coule et se répand encore puis retourne se tapir. on ne se console pas de la mort d’un enfant. assassiné. a huit ans. mais on vit. chantal beining vit. « monsieur le président, vous pourriez mettre la photo de mon petit cyril ? il m’appelait bibiche, son père m’appelait comme ça, il faisait pareil. ce dimanche-là, il m’a dit : « bon, bibiche, je vais faire du vélo. » il est revenu. « oh bibiche, j’ai faim. donne-moi un coca. » il est reparti. il m’a dit : « ce soir, je voudrais des pâtes au gratin. » les pâtes au gratin, elles sont restées dans le four. quand j’allais au cora, il me disait : « je t’attends aux livres. » il savait que bibiche lui achèterait toujours quelque chose. et puis aussi il aimait pas trop l’école. il disait toujours : « c’est quand les vacances ? » il avait même été renvoyé de la piscine. « votre fils, il va toujours dans le grand bassin. » ben oui, sa sœur et son frère étaient plus grands, ils savaient nager, alors lui au bout d’un moment, il allait dans le grand bassin. et puis, tiens, à propos de l’eau aussi, un jour il m’a dit : « bibiche, j’suis allé au bord de l’eau, y’avait une barque, j’suis monté dedans. – mais tu aurais pu te noyer ! » je lui ai dit ça, tu aurais pu te noyer. et puis, où j’en étais déjà, ah oui, un jour il est allé dans un jardin. il m’a cueilli des fleurs, des tulipes. le 28 septembre, ça sonne à la porte. il y a un monsieur qui me parle [le père d’alexandre bekrich qui s’inquiétait de ne pas voir revenir son fils] . j’ouvre la fenêtre. je le connaissais pas. enfin, je connaissais un peu la grand-mère. nos enfants ils étaient pas vraiment copains, ils étaient pas dans la même école. « votre fils est là ? ». non, cyril était pas là. j’ai pris la voiture, je suis allée au bord de l’eau et je l’ai appelé : « cyril, cyril ! ». et d’un coup, je vois des pompiers, qui prennent la rue venizelos, ils la prennent en sens interdit. mon gosse ! mon gosse ! j’ai pensé aux voies de chemin de fer. il y a un pompier qui est venu vers moi, il m’a dit : « vous avez un médecin traitant ? » j’ai dit oui. il m’a demandé son numéro. « je vais l’appeler, il a dit. – mais pourquoi c’est pas moi qui l’appelle ? » il a pas répondu. le médecin est venu, il m’a fait trois piqûres. on m’a emmenée dans ma chambre, j’ai attendu, attendu. mon mari est arrivé. il a rien dit. et puis, il y a un policier qui est venu. je lui ai dit : « il est mort, mon gosse ? » il a regardé mon mari, il m’a regardée, mon mari a fait non de la tête. » « cette photo, je ne peux plus la voir » elle ouvre la chemise en carton bleu qu’elle avait posée sur le pupitre. elle en sort la « une » du républicain lorrain , daté du 29 septembre 1986, la déplie, et vient la crier et la hurler face à la cour. deux photos de gosses et sur six colonnes, un titre « deux enfants assassinés à montigny-les-metz » . « et voilà ! voilà comment j’ai appris comment il était mort, mon gosse ! cette photo, je peux plus la voir. c’est pour ça que j’en ai amenée une autre. elle date d’août 1986, l’autre elle est de février. voyez, ça fait pas beaucoup de différence. et après ça, ben, y’a eu un divorce. oui. c’est comme ça. et alors, où j’en étais, ah oui, le juge montfort [thierry montfort a rendu un non-lieu en faveur de francis heaulme en 2007, il a été entendu la semaine précédente devant la cour] . quand il est venu ici, il a dit que j’avais été agressive. ah ben je vais vous raconter comment il m’a reçue ! Ça faisait des mois que mon avocate lui demandait de me recevoir. il m’a laissée fumer une cigarette. « je vous reçois parce que votre avocate me l’a demandé. » Ça faisait des mois qu’elle lui demandait ! et puis, il m’a dit : « madame, je n’ai rien à vous dire ! ». voilà, ça fait trente ans que moi, bibiche, je pleure mon cyril. voilà. » chantal beining replie le journal, le glisse dans la chemise en carton bleu, ferme le rabat à élastiques. clic. clac. et elle reste là, debout, avec ses bouillons de chagrin qui roulent dans le micro, puis elle les range aussi, parce qu’elle doit continuer à vivre. publié dans actualité | 30 commentaires 11 mai 2017 , par pascale robert-diard au procès heaulme, les enquêteurs sisyphe le colonel de gendarmerie laurent iltis, bien droit dans son uniforme, n’a rien d’un poète. et pourtant, lorsqu’il explique ses recherches à la barre – il a été l’un des gendarmes affectés de 2000 à 2006 à la reprise de toute l’enquête dans le double meurtre de montigny-les-metz après la révision de la condamnation de patrick dils -, il est prévert et devos réunis. – si deux pêcheurs pêchaient ce jour-là, je me suis dit qu’il y avait peut-être d’autres pêcheurs qui pêchaient. le voilà donc écumant les listes de toutes les fédérations de pêcheurs de l’époque. il recherche aussi la 4l des pêcheurs qui affirment avoir transporté un francis heaulme, « tout tremblant » avec « des traces de sang sur le visage » ce dimanche 28 septembre 1986. – elle avait été vendue et revendue. a ce jour, je ne l’ai pas retrouvée. « les excréments [un échantillon de la précieuse matière fécale avait été prélevé sur la scène de crime en septembre 1986], je les ai recherchés dans tous les frigidaire de tous les instituts médico-légaux » . en vain. « on a trouvé deux cheveux » dans la chambre de francis heaulme, poursuit-il. – ils ne lui appartiennent pas, mais ils ne correspondaient à personne d’identifié, ils tournent encore. il fait découper chez lui un « morceau de plancher » sur lequel il a cru percevoir des traces de sang. pas de chance, c’est une simple tache. et le vélo, bien sûr, le si cher vélo de francis heaulme. rien non plus. disparu, le vélo. mais trois fois rien, c’est déjà quelque chose, dans un dossier qui est alors vieux de quinze ans, dont les rares scellés ont été détruits – l’affaire, pensait-on, était définitivement classée en 1989 par la condamnation de patrick dils à la réclusion criminelle à perpétuité. « chou blanc » alors, le gendarme iltis cherche et cherche encore. il réquisitionne le millier de photos prises à l’époque par la presse locale, interroge la veuve de l’un de ses photographes, enquête dans tous les laboratoires photo du coin pour dénicher d’éventuels négatifs. récupère chez les parents d’alexandre bekrich, le pantalon porté par le garçonnet ce jour-là et qui leur avait été rendu. il a été lavé. interroge les voisins, en procédant par cercles concentriques, les commerçants, les cafetiers, secoue les poussières de leur mémoire, rencontre les enfants d’hier devenus des adultes, exhume ce qu’il peut des cerveaux embrumés des sdf qui avaient croisé francis heaulme. 151 personnes. il dit sobrement : – chou blanc. de l’infiniment petit, il passe à l’infiniment grand. une requête est adressée à la sncf pour retrouver un wagon, portant une trace de sang, comme une empreinte de main qui s’essuie et dont témoigne une photo de l’époque, en vain toujours. – il y en avait 1664. chou blanc, là encore. il interroge la base des photos satellites, les objectifs de l’époque ne sont pas assez précis. – on pouvait confondre un arbre avec une voiture. malheureusement. la veille, le chef d’enquête francis hans avait tenu la barre pendant plus de sept heures. la cour et les jurés, qui avaient vu défiler devant eux un ancien policier, l’inspecteur varlet figé dans ses anciennes certitudes sur la culpabilité de patrick dils, un gendarme passionné, jean-françois abgrall, qui s’était mis « dans la tête » du tueur francis heaulme, un autre qui avait reconstitué presque à la minute près la scène de crime, avaient découvert cette fois un modèle de sobriété, de rigueur et de solidité. « nous avons essayé de nous battre contre ce plafond de verre qu’était l’absence de scellés » avait-il observé après avoir respectueusement adressé ses « regrets et [ses] pensées » aux familles des deux enfants. s’il n’avait pas caché sa conviction que le double meurtre de montigny-les-metz portait « indéniablement la marque comportementale » du tueur multirécidiviste francis heaulme – sur la base à la fois des propres déclarations de l’accusé, qui reconnaît avoir été sur les lieux ce jour-là et sur l’extrême violence de la scène de crime, proche en de nombreux points des autres meurtres dont il a été reconnu auteur -, francis hans avait pris de soin de préciser : « pour autant, je n’ai pas de preuves matérielles. » il avait ajouté : « francis heaulme se pose comme un témoin. un témoin principal. je pense qu’il y a encore un pas à franchir. qu’il ne dit pas toute la vérité. » publié dans actualité | 13 commentaires 11 mai 2017 , par pascale robert-diard procès heaulme, une pépite dans le fatras c’est toujours bien quand la vie, la vraie, déboule dans une salle d’audience. surtout là, dans le fatras du procès heaulme. une pépite d’ordinaire dans la noirceur, on prend, on garde et on partage. en juillet 2001, dans une villa des environs de metz, le menuisier joachim cadette pose un parquet. le client, michel kratz, est sympa, il lui propose de prendre l’apéritif. la radio est allumée, c’est l’heure des infos. « l’affaire de montigny-les-metz… », les deux hommes s’interrompent et écoutent. quelques jours plus tôt, la cour d’assises de la marne à reims a déclaré patrick dils coupable du meurtre des deux enfants retrouvés les crânes fracassés le long des voies de chemin de fer le dimanche 28 septembre 1986 et l’a condamné à vingt-cinq ans de réclusion criminelle. le verdict a pris tout le monde de court tant il semblait acquis que l’accusé, rejugé après une longue et exceptionnelle procédure de révision de sa première condamnation prononcée treize ans plus tôt, allait être acquitté. ses avocats viennent d’annoncer qu’ils font appel. michel kratz raconte la suite à la barre des témoins, mercredi 10 mai. il entend joachim cadette grommeler : – de toute façon, c’est pas lui. c’est l’autre. – comment pouvez-vous dire ça ? – j’en suis certain. le menuisier lui confie alors une histoire. ce fameux dimanche de septembre, il était à la pêche avec son beau-frère, emile david. alors qu’ils venaient de ranger leurs cannes dans le coffre de la 4l et s’apprêtaient à rentrer, ils avaient aperçu à quelques mètres un homme par terre qui avait l’air mal en point. « c’est francis ! », avait dit emile david qui connaissait heaulme de vue. il avait du sang sur le visage et il leur avait expliqué qu’il venait de tomber sur les cailloux. emile david lui avait proposé de le raccompagner, francis heaulme était monté à l’arrière de la 4l et les deux pêcheurs l’avaient déposé devant la maison de sa grand-mère à quatre kilomètres de là. « vous en avez parlé à la police ? » avait demandé michel kratz. « – ben non, j’ai rien dit. » michel kratz est troublé, il trouve que, tout de même, c’est important, cette histoire. parmi ses relations professionnelles de chef d’entreprise, il y a l’avocat bertrand becker, qui est justement celui de patrick dils. il suggère à l’artisan de le rencontrer et de tout lui raconter. joachim cadette hésite. « je lui ai mis la pression. sans cela, il n’y serait jamais allé. il m’a demandé à réfléchir. et la semaine d’après, il m’a donné son accord, on est allé ensemble chez me becker. » l’avocat prend soin de convier un huissier pour consigner ses propos. quelques mois plus tard, les deux pêcheurs sont cités par la défense au procès en appel de patrick dils à lyon. le 24 avril 2002, il est acquitté. « il tremblait de partout » leur déposition figure aujourd’hui dans le dossier d’accusation contre francis heaulme, qui a d’abord démenti, puis reconnu avoir été pris en charge par les deux hommes et assure maintenant que c’était bien eux mais pas ce jour-là. joachim cadette et emile david viennent tour à tour confirmer leur récit à la barre. « avec le beau-frère, on était à la pêche… » « ben j’étais avec mon beau-frère à la pêche… » l’un et l’autre sont certains que c’était bien le 28 septembre 1986. « pourquoi en êtes-vous sûr ? », demande le président. « parce que le lendemain, j’ai entendu parler de l’affaire des gosses à la télévision » , dit joachim. emile, qui vit avec sa sœur, s’était même fait reprocher d’arriver en retard pour le souper. il avait expliqué à sa sœur qu’il avait dû faire un détour pour déposer francis heaulme et lui avait raconté qu’il l’avait trouvé bizarre – « il tremblait de partout. et le lendemain matin, elle m’a montré le journal et elle m’a demandé si le type qu’on avait ramené n’aurait pas un rapport avec tout ça . – vous le connaissiez bien francis heaulme ? – ben, on le voyait dans la rue, c’était un simplet, quoi, les enfants y s’foutaient de lui. – et vous n’avez rien dit à personne ? – ben je me suis dit, on va pas le mettre en cause dans une affaire de crime comme ça, y’aura une enquête, si y’a son nom, on verra bien et on n’a rien vu. le président pose la même question à joachim cadette. « moi, j’avais ma vie de famille et puis à la télé, ils ont dit que quelqu’un d’autre était accusé dans cette affaire. mais bon, aujourd’hui, je suis là. j’ai 60 ans, j’ai la tête sur les épaules et je sais bien que c’est ce monsieur que j’ai monté ce jour là dans ma voiture ! » quand l’un des avocats de la défense s’étonne qu’il ait attendu si longtemps pour témoigner, le menuisier se rebiffe : – j’ai pas de leçon de morale à recevoir! je vous répondrai plus ! – et vous pêchiez quoi ?, lui demande tout à trac le président. – le sandre. – ah c’est difficile à attraper le sandre. Ça se faufile… publié dans actualité | 26 commentaires 09 mai 2017 , par pascale robert-diard l’ex gendarme abgrall et les rébus de francis heaulme il l’appelle « francis » et se reprend : « pardon, francis heaulme » . le voilà donc enfin à la barre celui auquel on doit d’avoir arrêté francis heaulme et découvert que cet homme, mis en cause à l’époque dans le meurtre d’une femme qui bronzait sur une plage du finistère, était aussi l’auteur de plusieurs crimes commis au fil de ses pérégrinations en france entre 1984 et 1992. cette année-là, le maréchal des logis chef abgrall rencontrait pour la première fois francis heaulme. « je lui ai fait remarquer que nous avions seulement quelques jours de différence, il m’a demandé s’il pouvait me tutoyer, je lui ai répondu oui. il m’a dit : “qu’est-ce que tu veux savoir ?” » la suite, le gendarme abgrall l’a racontée des centaines de fois. son aventure est devenue un livre, dans la tête du tueur (albin michel), dont a été tiré un film, elle a surtout constitué l’élément clé de la révision du procès de patrick dils qui s’est conclue en 2002 par l’acquittement définitif de ce jeune homme condamné 15 ans plus tôt à la réclusion criminelle à perpétuité. au cours de l’un de leurs entretiens, en 1997, francis heaulme avait en effet évoqué devant le gendarme une histoire – un « pépin » disait-il – « dans l’est de la france. » « un jour, je passe dans une rue. À droite, il y a un talus, une voie de chemin de fer, après il y a un tunnel, des enfants me jettent des pierres, je reviens pour les corriger. je vois les deux corps près des wagons, non loin des poubelles et d’un pont. ils sont morts, il y a des pompiers et des policiers. » le gendarme abgrall qui dirige alors la cellule d’enquête consacrée au « routard du crime », consigne ces propos parmi les autres confidences qu’il a reçues et tente de les mettre en relation avec d’éventuelles affaires non élucidées. mais le double meurtre des enfants de montigny-les-metz ne figure plus dans les archives policières et gendarmesques. affaire classée, patrick dils, a été arrêté, jugé et condamné dans cette affaire et il dort depuis longtemps en prison. ce n’est que trois ans plus tard, à la requête de la défense de patrick dils, qui venait d’apprendre la présence de francis heaulme à montigny-les-metz à l’époque des faits – il travaillait alors comme manœuvre dans une entreprise du coin et vivait chez sa grand-mère – que les étranges confidences recueillies par le gendarme prennent toute leur importance. jean-françois abgrall, qui a appris à déchiffrer le heaulme – une succession de rébus, qui mêlent des éléments entre plusieurs affaires, désignent des auteurs sous des noms d’emprunt, voire les autres prénoms de francis heaulme lui-même, mais laissent passer des pépites de précisions – est convaincu que l’homme ne dit rien au hasard. « francis heaulme mélange mais n’invente rien, explique-t-il. le plus souvent, il décrit la scène de crime comme s’il était à l’extérieur. il évoque un “ il ” ou “ un autre ” pour parler des actes. mais quand on lui demande de dessiner les lieux, l’autre disparaît. » huit meurtres, sur les neuf pour lesquels il a été condamné, vont être ainsi élucidés, en moselle, dans les ardennes, la marne, le var, le pas-de-calais, le finistère. « et encore, on a pris un tamis large », dit le gendarme convaincu que la justice a laissé échapper au moins deux autres meurtres. pour jean-françois abgrall, c’est une certitude, l’affaire de montigny-les-metz « porte la signature » de francis heaulme . le « déchaînement de violence » sans mobile apparent avec lequel les deux enfants ont été tués, la scène de crime laissée « à l’état brut » sans tentative de dissimulation ou de maquillage, le fait que l’un des deux garçons ait été retrouvé le pantalon baissé sur les fesses, mais l’absence d’agression sexuelle – francis heaulme est atteint d’une malformation chromosomique, le syndrome de klinefelter qui l’empêche d’avoir des relations sexuelles – et son hospitalisation, le lendemain des faits dans un état agité. le gendarme a en effet remarqué qu’après la plupart des meurtres dont il a été reconnu coupable, francis heaulme se faisait hospitaliser. « des hospitalisations refuge, qui lui permettent de disparaître », observe jean-françois abgrall. tout cela constitue en effet un faisceau de présomptions solides. mais sont-elles suffisantes ? car le problème de ce procès décidément étrange, c’est que chacun semble vouloir y chercher un coupable différent. l’opinion du président et celle de l’accusation penchent nettement en faveur de la culpabilité de l’accusé qui est dans le box. les parties civiles sont divisées entre elles et même à l’intérieur des familles. certaines doutent et attendent de l’audience qu’elle leur apporte des certitudes contre francis heaulme. d’autres sont restées figées dans les certitudes judiciaires d’hier qui, pendant quinze ans, ont désigné patrick dils. une autre encore suspecte un troisième homme, henri leclaire – sa mise en cause est à l’origine du renvoi de ce procès en 2013 et de l’ouverture d’un supplément d’information qui s’est conclu par un non-lieu en sa faveur. quant à la défense, elle souffle avec constance sur les plaies ouvertes par tant d’errements judiciaires, comme elle l’a montré lors de la déposition de patrick dils, cité comme témoin devant la cour d’assises et encore la semaine dernière avec l’audition de l’inspecteur de police bernard varlet qui avait recueilli les aveux du jeune homme. les questions posées au témoin abgrall ont donc contribué à faire pâlir le moment de clarté qu’avait été sa déposition, les uns l’accusant de s’être acharné à interpréter les propos de francis heaulme – la défense retrouvant pour l’occasion le principe de la présomption d’innocence qu’elle avait semblé oublier – les autres lui reprochant de ne pas s’être suffisamment intéressé à son évocation d’henri leclaire. quant à francis heaulme lui-même, confronté à la barre à l’ancien gendarme, il a renouvelé partiellement ses déclarations : il reconnaît lui avoir dit qu’il a reçu des pierres des enfants mais nie désormais être revenu sur les lieux et les avoir vus morts. « montigny, c’est pas moi. j’ai pas fait de mal aux enfants », n’a t-il cessé de répéter, comme il l’avait déjà fait dans la matinée, en réponse à un long interrogatoire du président . la seule chose qu’il concède, en haussant les épaules, c’est : « tout le monde m’en veut. d’ailleurs, chaque fois que je passe quelque part, y’a un meurtre. » publié dans actualité | 14 commentaires 09 mai 2017 , par pascale robert-diard « monsieur heaulme, pourquoi vous tuez ? – je sais pas » avant d’entendre le gendarme jean-françois abgrall, qui a coordonné la plupart des enquêtes ouvertes contre francis heaulme et dont la déposition est attendue mardi 9 mai en début d’après-midi devant la cour d’assises, le président gabriel steffanus annonce qu’il a « quelques questions » à poser à l’accusé du double meurtre de montigny-les-metz. elles vont durer 55 minutes. « pourquoi vous tuez les gens, m. heaulme ? il y a des femmes, des hommes, des enfants, des adolescents, des adultes, des personnes âgées. pourquoi vous faites ça ? – je ne sais pas. – vous ne les connaissez pas. elles ne vous ont rien fait. pourquoi ? – je ne sais pas. j’peux pas dire. j’peux pas. – mais qu’est-ce qui vous prend ? un quart d’heure avant de les rencontrer, vous n’avez pas de projet et vous les tuez. – montigny, c’est pas moi. – je ne vous parle pas de montigny. mais des autres. pourquoi ? – j’suis incapable de vous dire. – quel est le mobile ? – on se moque de moi. – c’est pas logique, ça, m. heaulme. on ne tue pas quelqu’un parce qu’il se moque. pourquoi 83 coups de tournevis quand on a étranglé ? pourquoi 25 coups de couteaux sur une femme ? pourquoi 53 coups de couteaux sur une autre, de 86 ans ? les victimes sont retrouvées méconnaissables. dans de nombreux cas, c’est le visage qui est touché. et puis, les victimes ne sont pas dépouillées. on ne leur vole rien. elles ont leurs papiers, leur portefeuille. c’est brut. on rencontre quelqu’un, on le tue, il y a des coups partout et puis on s’en va. et puis les crimes ont lieu dans des endroits isolés, un champ de tournesols, une route de campagne, un bosquet, une zone arborée. et puis, la plupart du temps, elles ont été totalement ou partiellement déshabillées. et puis, dans les jours qui suivent, vous êtes admis dans un centre d’urgence à l’hôpital, puis dans un hôpital psychiatrique, pour un malaise ou des blessures que vous vous êtes faites vous-même. monsieur heaulme, dites-nous pourquoi. pourquoi ? silence. – on a besoin de savoir. -montigny, c’est pas moi.» le président steffanus ouvre un premier dossier. « lyonnelle gineste. elle n’avait pas 19 ans. elle arrivait en gare de pont-à-mousson, en provenance de metz. elle rentrait chez ses parents. elle a fait du stop. on a retrouvé son cadavre le lendemain en forêt. elle était dévêtue. il y avait un sillon profond autour de son cou. elle avait été étranglée. des traces témoignent d’une tentative d’égorgement. elle a tenté de se défendre, son cou porte l’empreinte de sa bague en forme de cœur quand elle a essayé de desserrer l’étreinte. francis heaulme a avoué, puis s’est rétracté. son complice a été retrouvé. il a dit que la gamine, vous l’aviez saccagée. il a pris dix ans, vous trente. » deuxième dossier. « annick maurice, 36 ans, elle était employée de magasin. elle passe sous l’échangeur de metz nord pour se rendre à son travail. sa collègue qui l’attend de l’autre côté ne la voit jamais arriver. quatre mois plus tard, son corps est retrouvé dans un bosquet, le visage défiguré. elle a été frappée et étranglée, son pantalon a été déboutonné. il y avait deux hommes avec vous. l’un était mort au moment de l’enquête. l’autre a parlé. il a dit que vous l’aviez emmenée de force dans la voiture. et qu’après l’avoir étranglée, vous avez dit : “ça suffit, on se barre”. il a pris quinze ans, vous trente. – pourquoi ? silence – pourquoi ?» silence. troisième dossier . « georgette manesse a 86 ans. elle est allée faire des courses avec sa voisine ghislaine ponsard. son fils vient lui rendre visite. il découvre le corps de sa mère dans le couloir, celui de sa voisine un peu plus loin. georgette manesse a huit coups de couteaux dans la poitrine. ghislaine ponsard, 51 coups. vous avez d’abord dénoncé un clochard. puis vous avez dit : « c’est moi, c’est moi. j’étais en pleine crise. je me suis senti en état de guerre. il fallait que je tue. je voyais rouge, j’ai frappé. » vous vous êtes rétracté devant le juge. vous avez dit que vous aviez vu les deux femmes allongées mais que vous ne les avez pas touchées. – je réponds plus. j’écoute plus.» quatrième dossier. « sylvie rossi a 30 ans. elle s’était arrêtée au volant de sa voiture, vous avez dit qu’elle consultait une carte routière. vous lui avez demandé de vous prendre en stop, elle a refusé. son corps dénudé a été retrouvé sur un chemin de terre bordé de luzerne, les jambes écartées. elle avait le foie éclaté, le visage tuméfié, le nez fracturé, les lèvres écrasées et portait des traces de strangulation autour du cou. pour ces trois meurtres, vous avez été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec vingt ans de sûreté. vous n’avez pas fait appel. » cinquième dossier. « joris avait 9 ans, il était belge, ne s’exprimait qu’en flamand. il revenait des toilettes du camping, pas loin de la caravane de ses parents. son corps a été retrouvé à 12 km de là. il avait été étranglé à mains nues. il portait 83 traces de coups portés avec un objet pointu sur tout le corps, alors qu’il était encore vivant. le lendemain, vous avez été hospitalisé à proximité dans un état d’agitation importante, vous vous étiez éraflé les veines. vous avez avoué l’avoir tué à coups de tournevis, puis vous vous êtes rétracté. vous avez dit : “c’est l’autre qui a frappé. je le voyais à travers la vitre, il ne se maîtrisait plus.” vous avez été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. » sixième dossier. « aline peres avait 49 ans. elle était infirmière, elle prenait un bain de soleil seule sur une plage. son corps a été découvert vers 19 heures, il y avait des traces de sang sur des dizaines de mètres, elle avait reçu des coups de couteau à la gorge, au bras, sur le thorax, dans le dos. elle s’était débattue. un témoin qui était avec vous au foyer emmaüs a assisté à la scène. vous avez été condamné à vingt ans de réclusion. » septième dossier. « laurence guillaume avait 14 ans, elle s’est rendue en cyclomoteur à la foire de metz. vous sortiez d’une cure de désintoxication, vous avez offert à boire à un groupe de jeunes dont elle était. quand elle est partie, vous l’avez suivie en voiture avec son cousin, il a percuté le cyclomoteur. le cousin voulait avoir une relation sexuelle avec sa cousine. son corps entièrement dénudé a été retrouvé deux jours plus tard à la limite d’un champ. il portait la trace de 17 plaies de coups de couteau, dont une avait transpercé le cœur. – pourquoi ? – je ne répondrai plus à vos questions. » huitième dossier. « jean remy avait 63 ans, il était ouvrier à la retraite, atteint de la maladie de parkinson. son corps a été retrouvé le long de la côte à boulogne-sur-mer. il avait reçu des coups de couteau sur le corps et des coups de pierre sur le visage. vous étiez venu ce jour-là en train à boulogne pour ramasser des coquillages pour votre amie georgette. vous êtes rentré et vous lui avez offert les coquillages. vous avez reconnu le crime, puis devant le juge, vous vous êtes rétracté. -montigny, c’est pas moi.» il est l’heure d’aller entendre le gendarme abgrall . publié dans non classé | 61 commentaires 05 mai 2017 , par pascale robert-diard au procès heaulme, la part des juges ces moments où des magistrats viennent répondre publiquement de leurs actes devant d’autres magistrats sont toujours singuliers. joël guitton était procureur de la république à metz, lorsque en 2002, après l’acquittement de patrick dils, il a été chargé de reprendre l’enquête sur le double meurtre de montigny-les-metz. thierry montfort était le juge d’instruction qui s’est vu confier l’information judiciaire. ils ont tous deux conclu à l’absence de charges suffisantes contre francis heaulme et le juge a rendu un non-lieu en sa faveur en 2007. un an plus tard, la chambre de l’instruction a ordonné un supplément d’information et en 2013, francis heaulme a été renvoyé devant la cour d’assises. evidemment, ces multiples revirements de la justice font désordre quand il s’agit d’asseoir une accusation contre l’homme aujourd’hui assis dans le box. les plaies ouvertes par l’audience de la veille ne sont pas encore refermées lorsque l’ancien procureur, 71 ans, s’avance à la barre des témoins. d’une voix calme, sereine, il explique son choix. « j’ai requis un non-lieu au vu des charges qui, à mes yeux, étaient insuffisantes » . le président gabriel steffanus tente d’ébranler son ancien collègue. il s’étonne qu’il ait attendu deux ans pour ouvrir une information judiciaire et entendre celui qui faisait figure de principal suspect. « c’était un tueur en série, quand même ! » s’exclame-t-il. avec la même placidité tranquille, joël guitton lui répond : « il y a la personnalité et il y a les éléments de preuve. – mais relier les faits avec la personnalité, c’est indispensable ! i nsiste le président. – c’est votre analyse, monsieur le président. le ton de l’ancien procureur devient plus sec. il faut aussi prendre garde à ne pas donner le sentiment que l’on choisit l’accusé uniquement en fonction de sa personnalité et que l’on focalise tout sur lui. » joël guitton reprend alors la réflexion qu’il avait livrée à la presse au lendemain de sa décision de non-lieu : « j’avais dit que notre volonté à tous de trouver la vérité dans cette affaire ne devait pas nous conduire à désigner ce que j’ai appelé un coupable de substitution. » cet ancien procureur rappelant à un président de cour d’assises qu’une enquête se fait à charge et à décharge, a tout pour plaire à la défense de francis heaulme. me alexandre bouthier lui demande : « vous le pensez toujours ? – absolument ». plus périlleuse est la déposition de l’ancien juge d’instruction thierry montfort. en cinq ans d’instruction, celui-ci n’a entendu francis heaulme qu’une fois. il s’explique : « ses réponses étaient évasives, hésitantes et surtout, on avait le sentiment que tout cela ne le concernait pas. il me donnait l’impression de répéter ce que je lui disais. si je lui demandais si les enfants jetaient des pierres, il me disait oui. si je lui demandais l’inverse, il répondait oui aussi. » avec justesse, le président lui fait remarquer que la même chose pourrait être dite de presque tous les autres crimes dont francis heaulme a été accusé et pour lesquels il a été condamné. le juge tente de se défendre en évoquant l’échec de la reconstitution sur les lieux du crime qu’il a conduite en présence du suspect. plus de vingt années avaient passé depuis la découverte des cadavres des deux enfants. « on a essayé d’avoir des certitudes sur ses souvenirs. il pleuvait, il faisait froid, il a fallu le faire monter sur le talus, c’était boueux, la végétation avait poussé, elle n’était plus la même, les trains ne passaient plus par là, tout avait changé. il glissait sur l’herbe, ne se souvenait de rien. c’était zéro, zéro. toutes ces années après, c’était perdu. on est allé à l’endroit où des pêcheurs affirment qu’ils l’ont pris en charge et qu’il était ensanglanté. cela n’a rien donné non plus. » thierry montfort a cette formule étrange : « en allant sur les lieux, j’espérais voir de la lumière dans ses yeux, je ne l’ai pas vue. c’était un peu comme courir après des preuves, que moi, je n’ai pas eues. » me dominique boh-petit intervient au nom de la mère de cyril beining, « donc, si je résume, comme il pleut et qu’il fait froid, vous rendez une ordonnance de non-lieu ? – ce n’est pas ça, dit le juge. – c’est pourtant ce que ma cliente va retenir , » observe, cinglante, l’avocate. l’avocat général jean-marie beney se lève à son tour. – comment avez-vous rédigé votre ordonnance de non-lieu ? – je me suis inspiré largement des réquisitions du parquet… – vous vous en êtes tellement inspiré que vous avez même recopié la phrase : “ au moment des présentes réquisitions ” [une formule qui ne peut appartenir qu’au parquet]. c’est un copié-collé ! le réquisitoire du procureur guitton, rappelle-t-il, est rendu le 29 novembre. quinze jours plus tard, le 17 décembre, le juge montfort signe son ordonnance de non-lieu. la défense de francis heaulme pousse son avantage. me alexandre bouthier se fait tout miel pour interroger l’ancien juge : « moi je trouve qu’il faut être courageux pour signer une ordonnance de non-lieu contre francis heaulme », dit-il. À l’adresse des jurés, dont chacun semble avoir enfin compris qu’ils méritaient attention et pédagogie, son confrère de la défense, me stéphane giuranna observe : « pour être mis en examen, il faut des indices graves et concordants. pour renvoyer un accusé devant des juges, il faut des charges suffisantes. et pour le condamner, il faut des preuves. » poursuite des débats mardi 9 mai. publié dans non classé | 5 commentaires ← articles plus anciens rechercher : archives mai 2017 avril 2017 janvier 2017 octobre 2016 août 2016 juin 2016 avril 2016 mars 2016 février 2016 janvier 2016 décembre 2015 novembre 2015 octobre 2015 septembre 2015 juillet 2015 juin 2015 mai 2015 avril 2015 mars 2015 février 2015 janvier 2015 décembre 2014 novembre 2014 octobre 2014 septembre 2014 août 2014 juillet 2014 juin 2014 mai 2014 avril 2014 mars 2014 février 2014 janvier 2014 décembre 2013 novembre 2013 octobre 2013 septembre 2013 août 2013 juillet 2013 juin 2013 mai 2013 avril 2013 mars 2013 février 2013 janvier 2013 décembre 2012 novembre 2012 octobre 2012 juillet 2012 juin 2012 mai 2012 mars 2012 février 2012 janvier 2012 décembre 2011 novembre 2011 octobre 2011 septembre 2011 juillet 2011 juin 2011 mai 2011 avril 2011 mars 2011 février 2011 janvier 2011 novembre 2010 octobre 2010 septembre 2010 juillet 2010 juin 2010 mai 2010 avril 2010 mars 2010 février 2010 janvier 2010 décembre 2009 novembre 2009 octobre 2009 septembre 2009 juillet 2009 juin 2009 mai 2009 mars 2009 février 2009 janvier 2009 décembre 2008 novembre 2008 octobre 2008 septembre 2008 juillet 2008 juin 2008 mai 2008 avril 2008 mars 2008 février 2008 janvier 2008 décembre 2007 novembre 2007 octobre 2007 septembre 2007 juillet 2007 juin 2007 mai 2007 avril 2007 mars 2007 février 2007 janvier 2007 décembre 2006 méta connexion ce blog est édité grâce au concours de wordpress rss des notes | rss des commentaires envoyez à un ami

Analyse PopURL pour prdchroniques.blog.lemonde.fr


http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/
http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2016/02/08/quand-le-procureur-rappelle-au-prevenu-cahuzac-le-ministre-quil-a-ete/
http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2016/05/11/a-vous-monsieur-le-temoin-venu-deposer-devant-la-cour-dassises/
http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2014/05/09/letat-condamne-pour-faute-lourde-apres-le-meurtre-dune-femme-victime-de-violences-conjugales/
http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/author/prdchroniques/
http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2013/04/05/conte-de-printemps/
http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2014/11/18/quand-une-magistrate-fan-de-blablacar-voyage-avec-deux-accuses/
http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2008/11/14/le-penaliste/
http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2016/03/18/eddy-alias-edouard-reda-alias-riadh-et-le-terrible-juge-bourla/
http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/feed/
http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2016/02/18/orelsan-la-cour-refuse-de-censurer-lexpression-des-tourments-dune-jeunesse-desenchantee/
http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2016/02/01/jacqueline-sauvage-et-lhabile-compromis-de-la-grace-presidentielle/
http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2015/02/06/affaire-du-carlton-quinze-secondes-de-maquignonnage-a-la-barre/
http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2016/03/25/a-qui-dsk-appartient-il/
http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2013/05/25/les-mots-de-pierre-berge-les-millions-du-telethon-et-les-larmes-de-jeanne/
http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2007/02/25/attendu-que-la-poule-est-un-animal-anodin-et-stupide/
http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2016/01/12/le-cure-la-peur-de-manquer-et-les-700-000-euros-de-denier-du-culte-detournes/
http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/2012/05/25/eugene-le-couviour-93-ans-la-pudeur-a-la-barre/

Informations Whois


Whois est un protocole qui permet d'accéder aux informations d'enregistrement.Vous pouvez atteindre quand le site Web a été enregistré, quand il va expirer, quelles sont les coordonnées du site avec les informations suivantes. En un mot, il comprend ces informations;

%%
%% This is the AFNIC Whois server.
%%
%% complete date format : YYYY-MM-DDThh:mm:ssZ
%% short date format : DD/MM
%% version : FRNIC-2.5
%%
%% Rights restricted by copyright.
%% See https://www.afnic.fr/en/products-and-services/services/whois/whois-special-notice/
%%
%% Use '-h' option to obtain more information about this service.
%%
%% [2600:3c03:0000:0000:f03c:91ff:feae:779d REQUEST] >> lemonde.fr
%%
%% RL Net [##########] - RL IP [########..]
%%

domain: lemonde.fr
status: ACTIVE
hold: NO
holder-c: SEDM116-FRNIC
admin-c: DA45599-FRNIC
tech-c: NH6776-FRNIC
zone-c: NFC1-FRNIC
nsl-id: NSL98579-FRNIC
registrar: CSC CORPORATE DOMAINS INC.
Expiry Date: 2020-02-11T04:00:07Z
created: 2005-08-02T14:16:36Z
last-update: 2019-02-07T06:43:32Z
source: FRNIC

ns-list: NSL98579-FRNIC
nserver: ns-cloud-b1.googledomains.com
nserver: ns-cloud-b2.googledomains.com
nserver: ns-cloud-b3.googledomains.com
nserver: ns-cloud-b4.googledomains.com
source: FRNIC

registrar: CSC CORPORATE DOMAINS INC.
type: Isp Option 1
address: 251 Little Falls Drive
address: DE 19808 WILMINGTON
country: US
phone: +1 302 636 5400
fax-no: +1 302 636 5454
e-mail: tldsupport@cscglobal.com
website: https://www.cscdigitalbrand.services
anonymous: NO
registered: 2006-10-17T12:00:00Z
source: FRNIC

nic-hdl: SEDM116-FRNIC
type: ORGANIZATION
contact: SOCIETE EDITRICE DU MONDE
address: 80, boulevard Auguste Blanqui
address: 75707 Paris Cedex 13
country: FR
phone: +33 1 57 28 20 00
fax-no: +33 1 57 28 21 21
e-mail: domain_names@lemonde.fr
registrar: CSC CORPORATE DOMAINS INC.
changed: 2018-12-19T15:04:06Z nic@nic.fr
anonymous: NO
obsoleted: NO
eligstatus: ok
eligdate: 2018-12-19T15:04:06Z
reachstatus: not identified
source: FRNIC

nic-hdl: DA45599-FRNIC
type: PERSON
contact: Domain Administrator
address: SOCIETE EDITRICE DU MONDE
address: 80, boulevard Auguste Blanqui
address: 75707 Paris
country: FR
phone: +33 1 57 28 20 00
e-mail: domain_names@lemonde.fr
registrar: CSC CORPORATE DOMAINS INC.
changed: 2018-12-19T15:04:09Z nic@nic.fr
anonymous: NO
obsoleted: NO
eligstatus: ok
eligdate: 2018-12-19T15:04:09Z
reachmedia: email
reachstatus: ok
reachsource: REGISTRAR
reachdate: 2018-12-19T15:04:09Z
source: FRNIC

nic-hdl: NH6776-FRNIC
type: PERSON
contact: Netnames Hostmaster
address: Netnames Ltd
address: 37th Floor
address: 25 Canada Square
address: E14 5LQ London
address: London
country: GB
phone: +44 2070159370
e-mail: hostmaster@netnames.net
registrar: CSC CORPORATE DOMAINS INC.
changed: 2018-12-19T13:42:14Z nic@nic.fr
anonymous: NO
obsoleted: NO
eligstatus: ok
eligdate: 2018-12-19T13:42:14Z
reachmedia: email
reachstatus: ok
reachsource: REGISTRAR
reachdate: 2018-12-19T13:42:14Z
source: FRNIC


  REFERRER http://www.nic.fr

  REGISTRAR AFNIC

SERVERS

  SERVER fr.whois-servers.net

  ARGS lemonde.fr

  PORT 43

  TYPE domain
RegrInfo
DISCLAIMER
%
% This is the AFNIC Whois server.
%
% complete date format : YYYY-MM-DDThh:mm:ssZ
% short date format : DD/MM
% version : FRNIC-2.5
%
% Rights restricted by copyright.
% See https://www.afnic.fr/en/products-and-services/services/whois/whois-special-notice/
%
% Use '-h' option to obtain more information about this service.
%
% [2600:3c03:0000:0000:f03c:91ff:feae:779d REQUEST] >> lemonde.fr
%
% RL Net [##########] - RL IP [########..]
%

  REGISTERED yes

ADMIN

  HANDLE DA45599-FRNIC

  TYPE PERSON

  CONTACT Domain Administrator

ADDRESS
SOCIETE EDITRICE DU MONDE
80, boulevard Auguste Blanqui
75707 Paris

  COUNTRY FR

  PHONE +33 1 57 28 20 00

  EMAIL domain_names@lemonde.fr

  SPONSOR CSC CORPORATE DOMAINS INC.

  CHANGED 2018-12-19

  ANONYMOUS NO

  OBSOLETED NO

  ELIGSTATUS ok

  ELIGDATE 2018-12-19T15:04:09Z

  REACHMEDIA email

  REACHSTATUS ok

  REACHSOURCE REGISTRAR

  REACHDATE 2018-12-19T15:04:09Z

  SOURCE FRNIC

TECH

  HANDLE NH6776-FRNIC

  TYPE PERSON

  CONTACT Netnames Hostmaster

ADDRESS
Netnames Ltd
37th Floor
25 Canada Square
E14 5LQ London
London

  COUNTRY GB

  PHONE +44 2070159370

  EMAIL hostmaster@netnames.net

  SPONSOR CSC CORPORATE DOMAINS INC.

  CHANGED 2018-12-19

  ANONYMOUS NO

  OBSOLETED NO

  ELIGSTATUS ok

  ELIGDATE 2018-12-19T13:42:14Z

  REACHMEDIA email

  REACHSTATUS ok

  REACHSOURCE REGISTRAR

  REACHDATE 2018-12-19T13:42:14Z

  SOURCE FRNIC

OWNER

  HANDLE SEDM116-FRNIC

  TYPE ORGANIZATION

  CONTACT SOCIETE EDITRICE DU MONDE

ADDRESS
80, boulevard Auguste Blanqui
75707 Paris Cedex 13

  COUNTRY FR

  PHONE +33 1 57 28 20 00

  FAX +33 1 57 28 21 21

  EMAIL domain_names@lemonde.fr

  SPONSOR CSC CORPORATE DOMAINS INC.

  CHANGED 2018-12-19

  ANONYMOUS NO

  OBSOLETED NO

  ELIGSTATUS ok

  ELIGDATE 2018-12-19T15:04:06Z

  REACHSTATUS not identified

  SOURCE FRNIC

DOMAIN

  STATUS ACTIVE

  HOLD NO

  SPONSOR CSC CORPORATE DOMAINS INC.

  EXPIRY DATE 2020-02-11T04:00:07Z

  CREATED 2005-08-02

  CHANGED 2019-02-07

  SOURCE FRNIC

  HANDLE NSL98579-FRNIC

NSERVER

  NS-CLOUD-B1.GOOGLEDOMAINS.COM 216.239.32.107

  NS-CLOUD-B2.GOOGLEDOMAINS.COM 216.239.34.107

  NS-CLOUD-B3.GOOGLEDOMAINS.COM 216.239.36.107

  NS-CLOUD-B4.GOOGLEDOMAINS.COM 216.239.38.107

  NAME lemonde.fr

Go to top

Erreurs


La liste suivante vous montre les fautes d'orthographe possibles des internautes pour le site Web recherché.

  • www.uprdchroniques.com
  • www.7prdchroniques.com
  • www.hprdchroniques.com
  • www.kprdchroniques.com
  • www.jprdchroniques.com
  • www.iprdchroniques.com
  • www.8prdchroniques.com
  • www.yprdchroniques.com
  • www.prdchroniquesebc.com
  • www.prdchroniquesebc.com
  • www.prdchroniques3bc.com
  • www.prdchroniqueswbc.com
  • www.prdchroniquessbc.com
  • www.prdchroniques#bc.com
  • www.prdchroniquesdbc.com
  • www.prdchroniquesfbc.com
  • www.prdchroniques&bc.com
  • www.prdchroniquesrbc.com
  • www.urlw4ebc.com
  • www.prdchroniques4bc.com
  • www.prdchroniquesc.com
  • www.prdchroniquesbc.com
  • www.prdchroniquesvc.com
  • www.prdchroniquesvbc.com
  • www.prdchroniquesvc.com
  • www.prdchroniques c.com
  • www.prdchroniques bc.com
  • www.prdchroniques c.com
  • www.prdchroniquesgc.com
  • www.prdchroniquesgbc.com
  • www.prdchroniquesgc.com
  • www.prdchroniquesjc.com
  • www.prdchroniquesjbc.com
  • www.prdchroniquesjc.com
  • www.prdchroniquesnc.com
  • www.prdchroniquesnbc.com
  • www.prdchroniquesnc.com
  • www.prdchroniqueshc.com
  • www.prdchroniqueshbc.com
  • www.prdchroniqueshc.com
  • www.prdchroniques.com
  • www.prdchroniquesc.com
  • www.prdchroniquesx.com
  • www.prdchroniquesxc.com
  • www.prdchroniquesx.com
  • www.prdchroniquesf.com
  • www.prdchroniquesfc.com
  • www.prdchroniquesf.com
  • www.prdchroniquesv.com
  • www.prdchroniquesvc.com
  • www.prdchroniquesv.com
  • www.prdchroniquesd.com
  • www.prdchroniquesdc.com
  • www.prdchroniquesd.com
  • www.prdchroniquescb.com
  • www.prdchroniquescom
  • www.prdchroniques..com
  • www.prdchroniques/com
  • www.prdchroniques/.com
  • www.prdchroniques./com
  • www.prdchroniquesncom
  • www.prdchroniquesn.com
  • www.prdchroniques.ncom
  • www.prdchroniques;com
  • www.prdchroniques;.com
  • www.prdchroniques.;com
  • www.prdchroniqueslcom
  • www.prdchroniquesl.com
  • www.prdchroniques.lcom
  • www.prdchroniques com
  • www.prdchroniques .com
  • www.prdchroniques. com
  • www.prdchroniques,com
  • www.prdchroniques,.com
  • www.prdchroniques.,com
  • www.prdchroniquesmcom
  • www.prdchroniquesm.com
  • www.prdchroniques.mcom
  • www.prdchroniques.ccom
  • www.prdchroniques.om
  • www.prdchroniques.ccom
  • www.prdchroniques.xom
  • www.prdchroniques.xcom
  • www.prdchroniques.cxom
  • www.prdchroniques.fom
  • www.prdchroniques.fcom
  • www.prdchroniques.cfom
  • www.prdchroniques.vom
  • www.prdchroniques.vcom
  • www.prdchroniques.cvom
  • www.prdchroniques.dom
  • www.prdchroniques.dcom
  • www.prdchroniques.cdom
  • www.prdchroniquesc.om
  • www.prdchroniques.cm
  • www.prdchroniques.coom
  • www.prdchroniques.cpm
  • www.prdchroniques.cpom
  • www.prdchroniques.copm
  • www.prdchroniques.cim
  • www.prdchroniques.ciom
  • www.prdchroniques.coim
  • www.prdchroniques.ckm
  • www.prdchroniques.ckom
  • www.prdchroniques.cokm
  • www.prdchroniques.clm
  • www.prdchroniques.clom
  • www.prdchroniques.colm
  • www.prdchroniques.c0m
  • www.prdchroniques.c0om
  • www.prdchroniques.co0m
  • www.prdchroniques.c:m
  • www.prdchroniques.c:om
  • www.prdchroniques.co:m
  • www.prdchroniques.c9m
  • www.prdchroniques.c9om
  • www.prdchroniques.co9m
  • www.prdchroniques.ocm
  • www.prdchroniques.co
  • prdchroniques.blog.lemonde.frm
  • www.prdchroniques.con
  • www.prdchroniques.conm
  • prdchroniques.blog.lemonde.frn
  • www.prdchroniques.col
  • www.prdchroniques.colm
  • prdchroniques.blog.lemonde.frl
  • www.prdchroniques.co
  • www.prdchroniques.co m
  • prdchroniques.blog.lemonde.fr
  • www.prdchroniques.cok
  • www.prdchroniques.cokm
  • prdchroniques.blog.lemonde.frk
  • www.prdchroniques.co,
  • www.prdchroniques.co,m
  • prdchroniques.blog.lemonde.fr,
  • www.prdchroniques.coj
  • www.prdchroniques.cojm
  • prdchroniques.blog.lemonde.frj
  • www.prdchroniques.cmo
 Afficher toutes les erreurs  Cacher toutes les erreurs